An Interview with MEMOSIAN and Madella Award Winner Agaath Doeleman. The golden balance: data and expert opinion in the selection process of Olympic athletes

Un entretien avec Agaath Doeleman, MEMOSIENNE et lauréate du prix Madella. L’équilibre en or : données et avis d’experts dans le processus de sélection des athlètes olympiques.

Interview par Babette Berkelaar.

Dans le monde du sport d’élite, les processus de sélection des athlètes olympiques sont en constante évolution, poussés par l’essor des analyses de données et un appel croissant à la transparence. Agaath Doeleman, analyste de données senior au Comité olympique néerlandais dans le département des sports d’élite, a rédigé une thèse MEMOS sur l’élaboration d’un plan visant à intégrer des données et des avis d’experts dans les processus de sélection des athlètes olympiques.

Raison d’être de la thèse MEMOS

La recherche a commencé par une demande de la Fédération de judo qui souhaitait revoir sa politique de sélection basée sur les données. « A l’époque, la fédération développait sa politique de sélection interne pour les Jeux Olympiques de Paris. Dans le passé, les décisions difficiles, par exemple lorsque deux judokas de haut niveau concouraient dans la même catégorie de poids, étaient soumises à un comité spécial. La fédération souhaitait une approche différente : une politique de sélection entièrement basée sur les données pour Paris. La fédération y est parvenue », a déclaré M. Doeleman.

« Ce qui m’a frappé au cours de mes recherches, c’est que tout le monde est concerné, que c’est un thème d’actualité et que les athlètes sont plus enclins à défendre leurs intérêts.

Processus de recherche et principaux résultats

Doeleman a étudié la manière dont d’autres comités olympiques nationaux et diverses fédérations sportives déterminent leurs critères de sélection, en mettant l’accent sur l’utilisation de données et d’avis d’experts. Utilisent-ils des données ? Dans l’affirmative, quelles sont les sources de dates ? S’appuient-ils sur l’avis d’experts ? Si oui, comment font-ils ? Doeleman a essayé d’en savoir le plus possible grâce à une étude documentaire, des entretiens et une enquête. Sept comités olympiques nationaux et onze sports différents ont participé à l’étude : voile, triathlon, aviron, football, handball, judo, water-polo, athlétisme, cyclisme, natation et natation synchronisée.

Le résultat est résumé dans quatre listes de contrôle correspondant à quatre étapes : Planifier, Faire, Contrôler, Agir. Doeleman souligne l’importance de définir clairement l’objectif du processus de sélection, d’impliquer les athlètes dès le début et de trouver un équilibre entre la prise de décision fondée sur des données et l’avis d’experts.

Entretien avec Agaath Doeleman, MEMOSIENNE et lauréate du prix Madella. L'équilibre en or : données et avis d'experts dans le processus de sélection des athlètes olympiques

Les quatre listes de contrôle sont disponibles ici, y compris deux aperçus des facteurs possibles pour les données et les avis d’experts.

Qui est l’athlète le plus prometteur à un moment donné ?

Dans le cadre de la recherche de l’athlète le plus prometteur, la question se pose régulièrement : qui est le meilleur athlète à quel moment et comment le traduire en chiffres ? Doeleman : « La mesure du « meilleur » peut souvent être dérivée des classements mondiaux, mais cette approche ne garantit pas nécessairement l’identification de l’athlète le plus susceptible de gagner une médaille. Il arrive que des athlètes légèrement moins bien classés, par exemple en judo, obtiennent de meilleurs résultats face à certains joueurs de haut niveau. Certains pays prennent donc également en compte, dans leur sélection, le palmarès d’un athlète par rapport à ses adversaires potentiels aux Jeux olympiques ».

La définition du « meilleur » pose également question, selon Doeleman : « Prenons l’exemple du marathonien néerlandais Abdi Nageeye, qui s’est distingué en remportant une médaille d’argent aux Jeux de Tokyo, à une température de 26 degrés Celsius et avec une humidité de 80 %. Cela montre que « le meilleur » ne signifie pas toujours que quelqu’un est le mieux classé à ce moment-là, mais plutôt que c’est celui qui réalise la meilleure performance dans les circonstances actuelles ».

Sélection précoce ou tardive

La complexité des processus de sélection est encore plus évidente lorsqu’il s’agit de décider si l’athlète de haut niveau actuel doit être préféré à un talent en devenir. La sélection précoce du meilleur athlète actuel lui permet de se préparer de manière intensive pour les Jeux, mais comporte le risque de passer à côté du potentiel des talents à venir. Doeleman :  »Ce dilemme nécessite des choix stratégiques : les sélections doivent-elles être faites tôt, et si oui, quelles opportunités sont offertes aux nouveaux venus prometteurs ? Il est recommandé aux fédérations d’entamer des discussions avec les athlètes sur ces choix stratégiques à un stade précoce afin d’élaborer une politique de sélection bien étayée ».

Perspectives d’avenir

Mme Doeleman reconnaît que ses recherches n’offrent pas de solutions toutes faites. Toutefois, il fournit des aperçus des sources de données et des avis d’experts à utiliser et de la manière dont ils peuvent être combinés. Elle souligne l’importance d’un bon dialogue entre les athlètes et les décideurs politiques.

« Nous sommes arrivés à la conclusion que l’interprétation des variables mesurables ne donne pas toujours une image claire. Nous avons consulté les athlètes… Au départ, nous avons tout formulé à l’aide de données, comme les classements… Mais les athlètes ont fini par nous dire : « En fait, nous voulons que ce soit l’entraîneur qui décide de la sélection » : « En fait, nous voulons que l’entraîneur décide qui sera sélectionné ». – Fédération nationale, anonymement

Dans d’autres sports, en revanche, les athlètes demandent une politique de qualification 100% objective. Cela témoigne de la complexité et de la pertinence de la question.

En conclusion, Doeleman encourage un partage actif et international des connaissances entre les entraîneurs, les directeurs techniques et les athlètes, afin de créer une communauté d’expertise qui permettra d’améliorer les processus de sélection des athlètes olympiques. Le message qu’elle adresse à la communauté sportive est clair : lisez les résultats et travaillons ensemble à un avenir où les données et les avis d’experts iront de pair pour réaliser les rêves olympiques.

Vous pouvez lire la thèse complète de Doeleman ici. Vous avez des questions sur ce sujet dans votre région ? Veuillez contacter Agaath Doeleman via : agaath.doeleman@nocnsf.nl.